Pathologies Traumatique

Les pathologies de l’épaule des sportifs sont liées aux sports pratiqués et à leurs traumatismes. Les sports où le geste d’armé est prédominant génèrent une pathologie spécifique : l’épaule se détériore progressivement par microtraumatismes répétés. Les sports de contact ou de chute entraînent des pathologies ostéo-articulaires et ligamentaires, des contusions, mais également des lésions neurologiques par étirement, souvent méconnues ou masquées par l’importance de la symptomatologie douloureuse au stade initial (Daubinet, 2005).

Nous allons vous présenter les différentes pathologies de l’épaule telles que nous présente Daubinet et al. (2007). Elles se regroupent en quatre groupes, à savoir :

  • Les pathologies intra-articulaires : c’est-à-dire lorsque les lésions interviennent sur la capsule articulaire (instabilités antérieures, postérieures, multidirectionnelles…), le bourrelet glénoïdal et le cartilage ;
  • Les pathologies de la coiffe des rotateurs : c’est-à-dire lorsque les lésions touchent les tendons. Ce sont les tendinopathies, les ruptures partielles et complètes de la coiffe des rotateurs ;
  • Les pathologies des articulations « annexes » comme l’acromio-claviculaire, la sterno-claviculaire et la scapulo-thoracique ;
  • Les lésions neurologiques.

Ces affections sont souvent intriquées, les unes provoquant les autres par modification de la cinétique de l’épaule.

Les pathologies intra-articulaires

Elles se résument aux lésions primitives du bourrelet glénoïdien touchant généralement les jeunes sportifs de sport d’armé ou dans les sports de chute. La lésion provient d’un geste d’armé brutal mais elle peut également survenir après une chute parée par le membre supérieur.

La violence du geste et son amplitude entraine des mouvements de la tête de l’humérus, provoquant des étirements de la capsule ainsi qu’une hyper mobilité de cette tête humérale. Le traitement de cette pathologie passera par une meilleure stabilisation musculaire de cette tête humérale.

Les pathologies de la coiffe des rotateurs

Elles regroupent les tendinopathies, les ruptures partielles et les ruptures transfixiantes. Ces pathologies prédominent dans les sports où l’épaule est utilisée de façon répétitive et intensive, où les chutes sont fréquentes (hand-ball, rugby, volley-ball, base-ball…). Elles sont issues de macrotraumatismes (chutes), de microtraumatismes répétés comme dans le conflit postéro-supérieur ou du  vieillissement des tissus de le la coiffes les rendant plus fragiles.

  • Les tendinophaties résultent d’une pratique occasionnelle, non progressive. C’est à dire l’utilisation excessive et ponctuelle d’une épaule insuffisamment préparée à l’effort.
  • Les ruptures partielles touchent les tendons profonds souvent dans le cas d’un conflit postérosupérieur.
  • Les ruptures complètes ne touchent qu’un seul tendon généralement.

Un traitement médical ainsi qu’une rééducation adaptée et éventuellement une correction du geste technique permettent la disparition d’une tendinophatie. Les ruptures partielles sont plus délicates, si elles résistent au traitement médical, un traitement chirurgical devient alors nécessaire. Les lésions de coiffe chez les sportifs sollicitant les mouvements d’armé, sont plus problématiques car quelque soit les techniques employées le retour du sportif à son niveau initial est inconstant.

 

Les pathologies articulaires 

Les lésions acromio-claviculaires

Les lésions acromio-claviculaires peuvent être aiguës ou chroniques, ou se transformer en arthropathie.

Rappel anatomique: L’articulation acromio-claviculaire met en jeu l’extrémité externe de la clavicule avec l’acromion. Cette petite articulation autorise la clavicule à exécuter un mouvement de rotation de l’avant vers l’arrière. La clavicule est maintenue en place par deux types de ligaments: Un manchon entre le bout de la clavicule et l’acromion, et deux ligaments de rappel vers le bas, entre la clavicule et une expansion de l’omoplate, appelée coracoïde.

  • Les lésions aiguës ou chroniques: Elles sont fréquentes chez les sportifs où la chute est prédominante (rugby, judo, cyclisme…), c’est une détérioration, une usure des ligaments acromio-claviculaires souvent à la suite d’entorses ou de luxations ayant des stades de gravités différents. Le traitement est fonction de la gravité de la lésion et peut aller du simple traitement médical  à l’acte chirurgical.
  • L’arthropathie acromio-claviculaire: Souvent la conséquence de microtraumatismes répétés. Une pratique intensive de la musculation est l’une des causes d’apparition les plus fréquentes. Le repos est la base du traitement de cette pathologie

Les lésions sterno-claviculaires

Comme leur nom l’indique, ce sont les lésions qui touchent l’articulation qui relie la clavicule au sternum. Cette articulation peut faire l’objet de traumatisme direct ou indirect, pouvant causer des contusions, entorses, luxations ou fracture-luxations.

Note: La luxation est une perte de contact totale entre les surfaces articulaires, aiguë ou permanente. La répétition d’épisodes de luxation partielle ou complète correspond à l’instabilité (Béguin, 2010). La luxation de l’épaule est la plus fréquente des luxations traumatiques.

Les lésions scapulo-humérales

Elles se résument aux différentes luxations et/ou sub-luxations. Il existe plusieurs types de luxations :

  • Dans 95% des cas, l’épaule se luxe en avant, on parle alors de luxation antérieure. Elle se produit lors d’une chute sur la main, par choc direct sur l’épaule lors d’un traumatisme violent ou lors d’un mouvement d’armé contrarié.
  • Dans de rare cas, l’épaule se luxe en arrière et on parle alors de luxation d’épaule postérieure, survenant le plus souvent dans le cadre de crise d’épilepsie, d’une chute sur la main coude en extension, ou d’un choc direct sur la partie antérieure de l’épaule.
  • Il existe un autre type de luxation encore plus rare appelé luxation erecta, c’est une luxation inférieure que l’on rencontre essentiellement chez les jeunes.

Certains sports comme le judo et le rugby offrent un terrain propice aux luxations d’épaule. Les chutes sur la paume de main, l’épaule étant en arrière du plan du corps, exposent fortement aux risques d’instabilité antéro-inférieure.

Il y a nécessité d’intervention d’un tiers externe ou bien d’un passage dans un service hospitalier afin de remettre l’épaule en place par réduction de la luxation.

Les pathologies neurologiques

L’épaule peut être le siège de pathologies neurologiques, très fréquentes dans  les sports de contact et de lancer. Elles touchent principalement le nerf du grand dentelé, nerf axillaire et sus scapulaire. Les lésions seront mises en évidence par des douleurs nocturnes, atypiques, une fatigue et une faiblesse musculaire excessive. Repos et rééducation seront la base du traitement, il peut y avoir acte chirurgical en cas de compression.

  1. A 46 ans, Je nage 2km tous oes jours (4 nages) et souffre d’une tendinite classique (le tendon du sus épineux frotte sur l’acromion). A priori ce n’est pas du à une mauvaise technique de crawl. Je n’arrive qu’à aténuer la gêne via des exercices d’étirement des rotateurs internes et renforcement des rotateurs externes et abisseurs de l’épaule. Pour prendre le mal à la racine, je me dis que – ayant l’autre épaule plus haute- , la tête de l’humérus du bras souffrant s’élève peut-être afin d’être au même niveau que l’autre humérus (par soucis de symétrie). Auquel cas il faudrait réduquer (le haut de la colonne vertébrale?) afin de ramener les épaules à même hauteur. Est ce une possibilité selon vous?

    • quentindefierville

      Bonjours,

      Avant toutes choses, il me semble que nager tous les jours ne doit pas arranger les choses … je ne dis pas d’arrêter, mais simplement de réduire, par exemple nager un jour sur deux le temps de se soigner cette épaule.
      Par ailleurs, je pense qu’il faudrait ajouter des exercices de recentrage actif et passif de la tête de l’humérus à votre routine.
      Le meilleurs conseil que je puisse vous donner serait d’envisager un travail avec votre Kiné / Ostéo. Il sera le plus a même d’évaluer votre posture et de vous préconiser des exercices en fonction de son diagnostique.

      Dans quelle région nagez vous ?

      Cordialement,

      Quentin

      • A Paris ouest.
        Actuellement je nage moins, bien sur.
        Vous faites référence à des exercices autres que avec elastiques, ballon contre un mur, étirement,…que je réalise déjà quotidiennement?
        Si vous avez en tête un kiné bon (éventuellement doublé d’une compétence osthéo), pas aux tarifs exorbitants, je suis preneur.

        Merci

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